UN MODE SATISFAISANT D'EXPRESSION

Un mode satisfaisant d'expression devrait livrer spontanément l'incertitude du vécu, et la certitude du réel (donc du possible, de l'avenir, du « destin ») qui s'y trouve. Il ne se fonderait donc ni sur la liberté de l'acteur ni sur le déterminisme du caractère ou du « personnage «, mais sur les degrés variables de la liberté et de la volonté, sur les défaillances de la liberté et de la volonté, sur le devenir qui déçoit et emporte la liberté et la volonté ; sur le conflit infiniment compliqué de l'aliénation et de la lutte contre l'aliénation.


Henri LEFEBVRE, La Somme et le Reste, 1959 (cité par Michèle BERNSTEIN, La Nuit, 1961 )