Wednesday, June 20, 2007

LE DROIT DE RÉPONSE (13 juillet 1954)


Tout le monde sait que l’extrême-droite française s’apprête à une épreuve de force. Les provocations du 14 juillet 1953 en témoignent aussi bien que les émeutes qui ont suivi la reddition du général Castries à Dien Bien Phu. Ces émeutes étaient organisées par des groupes de choc ostensiblement soutenus par la Police, groupes formés d’anciens d’Indochine (cf. France-Observateur du 25 juin dernier) ou des éléments les plus inintelligents de la jeunesse étudiante. Chaque semaine, des vendeurs de la presse de gauche sont pris à partie par des voyous bien décidés à se faire la main.

À toute violence, il faut riposter par une violence plus grande : il existe heureusement en France, depuis quelques années, une minorité combative d’une conscience révolutionnaire avancée ; les travailleurs nord-africains sont particulièrement nombreux à Paris et dans les villes du Nord ou de l’Est. Un sincère effort de propagande parmi eux est extrêmement « payant ». Les avantages de cette alliance sont aussi nombreux qu’apparents. Leur technique de la bagarre de rue est égale ou supérieure à celle des formations paramilitaires les plus entraînées. Des permanences se sont constituées d’elles-mêmes dans de nombreux quartiers où les cafés algériens sont emplis de chômeurs.

Enfin, entre tous les Nord-Africains de Paris, l’accord s’est fait sur quelques sujets : ils sont prêts à taillader toute espèce de fasciste, quelle qu’en soit l’étiquette.

Malgré le secours de la police, il est très facile d’expulser de la voie publique certaines canailles.


La Rédaction


« Le Droit de réponse », Potlatch. Bulletin d'information du groupe français de l'Internationale lettriste, numéro 4, 13 juillet 1954

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