Saturday, December 20, 2008

LE BOEUF GRAS (30 juin 1955)

Plus que jamais soucieux d’imiter en toute chose nos singuliers contemporains, et très frappés par leur obstination à se glorifier mutuellement, les collaborateurs de la revue Les Lèvres Nues se sont constitués en jury afin de décerner mensuellement un nouveau prix : LE PRIX DE LA BÊTISE HUMAINE.


Ce prix sera attribué après coup à tout homme ou toute femme ayant témoigné par quelque mode d’expression ou quelque action que ce soit d’un effort assidu pour se maintenir à l’ombre de l’intelligence.


Le prix étant purement honorifique, il ne sera souillé d’aucune opération de caractère pécuniaire.
Les lauréats seront régulièrement proposés aux faveurs du public par la voie de la presse.


Déjà, le 1er juin 1955, réuni en séance solennelle, le jury a décidé à l’unanimité de décerner le premier Prix de la Bêtise Humaine, à titre ex aequo, à



MONSIEUR ANDRÉ MALRAUX
pour l’ensemble de son œuvre esthétique, et à
MONSIEUR LE ROI BAUDOUIN
pour son voyage au Congo (« belge »).




« Le Boeuf gras », Potlatch. Bulletin d'information du groupe français de l'Internationale lettriste, numéro 21, 30 juin 1955 (Rédacteur en chef : M. DAHOU, 32 rue de la Montagne-Geneviève, Paris 5e.)

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