Wednesday, July 11, 2007

LA DÉRIVE AU KILOMÈTRE (BERNSTEIN, Août 1954)


Un article de Christian Hébert publié par France-Observateur dans son numéro du 19 août réclame une solution radicale aux difficultés du stationnement dans Paris : l'interdiction de toutes les voitures privées à l'intérieur de la ville, et leur remplacement par un grand nombre de taxis à tarif modique.

Nous ne saurions trop applaudir à ce projet.

On connaît l'importance du taxi dans la distraction que nous appelons « dérive », et dont nous attendons les résultats éducatifs les plus probants.

Le taxi seul permet une liberté extrême de trajets. Parcourant des distances variables en un temps donné, il aide au dépaysement automatique. Le taxi, interchangeable, n'attache pas le « voyageur », il peut être abandonné n'importe où, et pris au hasard. Le déplacement sans but, et modifié arbitrairement en cours de route, ne peut s'accommoder que du parcours, essentiellement fortuit, des taxis.

L'adoption des mesures proposées par M. Hébert aurait donc l'immense avantage - outre le règlement égalitaire d'un problème particulièrement irritant - de permettre à de larges couches de la population de s'affranchir des chemins forcés du « Métrobus » pour accéder à un mode de dérive jusqu'ici assez dispendieux.

Michèle BERNSTEIN, « La Dérive au kilomètre », Potlatch. Bulletin d'information du groupe français de l'Internationale lettriste, numéro 9-10-11, numéro spécial des vacances, du 17 au 31 août 1954

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