Tuesday, July 17, 2007

LA MARABOUNTA GRONDE À SAÏGON (23 octobre 1954)


Des amis Vietnamiens nous prient de communiquer à nos lecteurs le texte suivant :

LA MARABOUNTA GRONDE À SAÏGON

Ordre dans le Nord sans dictature. Désordre dans le Sud soumis à la police d'un général à six galons, gérant de boîte de nuit. L'armée « nationale » bouge. La Marabounta gronde. Elle n'a plus d'occasion de montrer son héroïsme. Elle est mécontente. Cependant M. Ngo Dinh Diem est partisan de la guerre jusqu'au bout. C'est à n'y rien comprendre. La confusion appelle la confusion. Des généraux de l'armée française - Xuan et Hinh - exigent le partage du pouvoir. Neguib et Nasser sont-ils naturalisés anglais ? On demande un peu de logique.

Devant tant d'agitation, les élites vietnamiennes en exil - qui se désolidarisent formellement d'avec les quelques ambitieux rats de laboratoire et mathématiciens bornés en mal de pouvoir - n'ont qu'une consolation : savoir qu'il existe un homme du Sud assez clairvoyant pour aller à Genève, le 14 juillet, dire à Pham Van Dong : « Ne vous rendez pas responsable de la prolongation de la guerre. Le peuple vietnamien ne vous le pardonnerait pas... » Et publiquement cet homme déclarait en juillet qu'un gouvernement de coalition avec le Nord est le secret du salut du Vietnam. Cet homme est à Paris. C'est Tran Van Hun... Le seul capable de faire avec Ho Chi Minh l'unité du Vietnam et la vraie paix. C'est pour cela que Bao Dai lui préfère les fourmis de la Marabounta.

Do Duc Ho
DO DUC HO, « La Marabounta gronde à Saïgon », Potlatch. Bulletin d'information du groupe français de l'Internationale lettriste, numéro 13, 23 octobre 1954 (Ce numéro de Potlatch a été rédigé par Michèle BERNSTEIN, M. DAHOU, G.-E. DEBORD, Jacques FILLON, VÉRA, Gil J WOLMAN)

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